Cimetières

21 octobre 2007 source


Généalogie - Historique des Cimetières
Avant d’aborder le temps présent avec une info étonnante donnée par Guillaume R. le Président de FGW, profitons de cette note pour faire un bref historique des cimetières.
FGW La technologie dans les cimetières

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Sous l’empire de Charlemagne pour rompre tout à fait avec la coutume païenne de la crémation des dépouilles, il est prescrit de donner une sépulture aux défunts. Ceci en référence aussi au jugement dernier et à la résurrection des morts, réduits en cendres cela ne convenait pas.

Mais avec cette idée que plus on est proche de Dieu, plus on est sous sa protection, cela amène à choisir de se faire inhumer dans et autour de l’église.
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Pourtant, déjà plusieurs capitulaires de Charlemagne interdisaient les inhumations dans les
églises sauf des évêques, des abbés et des prêtres. Les interdits sont réitérés jusqu’à la fin
du IXème siècle, Mais sans grand effet.
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« A Coulon, paroisse de Montfort-sur-Meu (35) le curé indique sur les registres l'endroit où le corps est enterré. Par exemple : "...fut inhumé dans l'église à l'endroit où pendent les cordes des deux grosses cloches" ou bien "...sous le cul de lampe de la chaire". Périodiquement, le sol en pavés de terre cuite était refait. » (arch. frg)

Cela ne va pas sans inconvénient voir le cas à Guengat :

«extrait: "Bien entendu, cette pratique entraîne de graves inconvénients : le sol de l'église reste irrégulier, malgré les efforts des fabriques. Il résulte pour les fidèles un dérangement continuel et surtout le désagrément du "mauvais air " et la "puanteur ", sans compter les risques de contamination.
Aussi depuis le XVIIème siècle, les pouvoirs publics s'efforcent donc d'interdire ou tout au moins de limiter les inhumations dans les églises.
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C'est ainsi que les statuts diocésains de Quimper en 1710 interdisent d'enterrer dans les églises d'autres personnes que celles qui y ont leurs enfeux (niches dans le sol ou dans les murs), à moins de payer au préalable un droit de 2 livres 10 sous dans les paroisses rurales pour être enterré dans la nef et 5 livres pour être enterré hors le choeur. Le Parlement va même plus loin le 16/8/1670, en interdisant totalement les inhumations dans les églises, sauf pour les propriétaires d'enfeux.
Ces prohibitions sont encore renforcées au cours du XVIIIème siècle. Deux autres arrêtés du Parlement, du 21/4 et du 12/6/1758, réservent cette possibilité aux seigneurs fondateurs et à ceux qui possèdent des droits honorifiques et des prééminences de seigneurs de fief. Enfin, les lettres patentes du 15/5/1776 l'autorisent seulement pour les "archevêques, évêques, curés, patrons des églises, hauts justiciers et fondateurs de chapelles ".
Cette expulsion des morts hors du lieu sacré de l'église, qui se heurtait à une tradition profondément enracinée, ne s'est pas faite sans difficultés.
L'interdiction édictée par le Parlement en 1719 n'est pas encore appliquée à Locronan en 1726, ni même en 1748 à... Guengat (29). » Guengat
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Des points particuliers concernant les cimetières peuvent être évoqués : l’interdit proféré par les autorités religieuses en cas de faute grave commise par les villageois ou par leur Seigneur.
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L’interdit actuellement dans le droit Canon
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Cela empêchait les inhumations sur place, la grand'messe, les cloches, les mariages. Parfois les gens passaient outre discrètement et transgressaient l'interdit en enterrant dans le cimetière. Souvent aussi les enterrements se faisaient dans les villages proches ce qui pouvait entraîner le blâme du curé par les autorités religieuses. Etaient par contre autorisés les sacrements aux mourants. Parmi les causes on peut ajouter la négligence concernant au XVIIème S., l’obligation d’enclore les cimetières de murs de pierre. Ceci pour mettre fin au désordre qui y régnait, animaux circulant au milieu des tombes, gens se livrant à divers commerces.
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Un édit de 1695 assortit cette exigence d’un haut mur et d’une menace d’excommunication contre ceux qui ne le respecterait pas.
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Les protestants ont connu diverses situations, Les cimetières leur ont été interdits ou tolérés selon les époques.
Devenus hors-la-loi en 1685 après la révocation de l'Edit de Nantes, les protestants français devaient enterrer leurs morts à la sauvette en-dehors des cimetières catholiques, dans les champs, les jardins, les chantiers... Une déclaration en 1736 autorisait les sépultures après avis d’un juge de paix. Il a fallu attendre l’Edit de tolérance de 1787 pour que les inhumations soient permises mais souvent posaient des problèmes entre communautés catholiques et protestants. SitesurlesHuguenots
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Les bébés : La crainte de voir mourir les enfants sans baptême a conduit les parents à des extrémités étonnantes et touchantes. C’est ce qui a amené la création de « sanctuaires à répit ». Dans ces chapelles on amenait les petits corps et par tous les artifices de la prière et de l’auto-persuasion les familles devinaient un souffle permettant d’ondoyer et de demander une inhumation chrétienne. Voir le sanctuaire de Pringy (biblio Les enfants des limbes, morts-nés et parents dans l'Europe chrétienne par Jacques Gélis)

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Les gezitains ou cagots : il s'agit une catégorie de parias "les cagots". En certains lieux, ils se construisaient leurs propres chapelles et cimetières à l'écart. Et si pour une part ce terme (et d'autres les désignant) peut être attribué aux lépreux, ce n'est pas uniquement à ces derniers.
"Sur le registre paroissial, la mention cagot ou gézitain devait être expressément indiquée.
Une fois morts, ils n'étaient pas mieux traités. On ne les enterrait pas dans les cimetières en terre bénie, mais en dehors des murs, en bordure des chemins"
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"Les cagots leur existence se retrouve à Campan comme dans l'ensemble du Sud-Ouest. Ce phénomène semble avoir pris naissance vers l'an mil pour se terminer au 19ème siècle, très progressivement. Ces coutumes, peu glorieuses, prenaient la forme d'un racisme populaire, en général condamné par les puissants, mais fortement ancré localement. "


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" Leur origine reste mystérieuse, plusieurs thèses sont évoquées, allant de wisigoths battus par Clovis à Poitiers, aux Sarazins, juifs, cathares, lépreux.Il est cependant probable qu'ils soient les descendants d'un peuple vaincu par les armes.
Le nom même de " cagot " est d'origine incertaine, il peut venir de " cangoth ": les chiens de Ghoth. On retrouve aussi les termes de Gézitain, Chrestians, Gahets, Capots, Agots.
Race maudite à vie, leur condition était mentionnée dès la naissance dans l'acte de baptême, célébré à la nuit tombée, sans carillons. Ils ne portaient pas de nom mais un prénom suivi du terme Chrestiaa, Cagot, Gézitain. Une fois morts ils étaient inhumés à l'écart des "vrais chrétiens"
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Il a fallu attendre les lois laïques du XIXème et le XXème siècle pour voir enfin la paix des cimetières s’établir.

 

Connaissez-vous d'ailleurs les techniques pour lire les informations endommagées par le temps. Non ? Et si nous nous reportions au reportage du JT de France2 du 25 août 2002. Ce jour là, la télé était venue voir en Mayenne à Grenoux, comment ça se passe lorsqu'un groupe de généalogiste relève les tombes d'un cimetière. La base de données gratuite dont parle le reportage est d'ailleurs CimGenWeb !


Billion Graves :

principe

inscricption

 

Les relevés de CimGenweb dans les cimetières : 200 000 relevés

GenaWiki

 

mise à jour le 11 mai 2014